FRENCH RED CROSS - BROCHURE RRE 2023

& 4 De 1966 à 2015, 60 % de toutes les catastrophes liées au climat dans les petits États insulaires en développement (PEID) se sont produits dans les Caraïbes. La région représentant environ 90 % de tous les décès, 79 % de toutes les personnes touchées et presque 90 % de tous les coûts pour les dommages encourus au cours de cette période, malgré les faibles empreintes carbones et émissions des îles caribéennes. 8 Avec en moyenne 84 % de la population qui vit à moins de 25 km de la côte et 33 % dans des zones côtières de faible altitude (c’est-à-dire à moins de 10 mètres au-dessus du niveau de la mer), de nombreuses zones urbaines ont été directement touchées par l’élévation du niveau de la mer, des fortes précipitations, des cyclones tropicaux et des tempêtes.9 L’agriculture, la pêche et la biodiversité sont également affectées par l'élévation du niveau de la mer et les sécheresses. 7 L’augmentation des températures est en effet un facteur qui doit également être pris en compte. Avec des températures devenues insupportables, le modèle touristique et les vies des Caribéens, essentiellement dans les îlots de chaleur que sont les zones urbaines, pourraient être bouleversés9. L’insécurité liée à l’eau fait elle aussi partie des défis majeurs auxquels les villes sont confrontées9. À mesure que la population des centres urbains et la demande en eau augmentent, les ressources en eau douce, qui sont déjà limitées sur plusieurs îles de la région, subissent une pression accrue. 9 Le changement climatique agit comme un multiplicateur de risque pour la santé. Il augmente la charge de morbidité imputable aux maladies sensibles au climat, qui est déjà élevée dans les îles de petite taille. 8 Avec le changement climatique, mais aussi avec l'urbanisation et la mondialisation, on peut s'attendre à de nouvelles infections dans la région caraïbéenne, et plus précisément à des infections zoonotiques, à cause de la promiscuité croissante de l’humain avec la faune sauvage. 7 En Guyane, comme dans le reste de l’Amazonie et dans les Caraïbes voisines, les maladies vectorielles occupent une place de premier plan dans le paysage de la santé. La dengue, le paludisme, la leishmaniose, le virus Zika et plus récemment le chikungunya sont des préoccupations majeures de santé publique.10 Aux Antilles et en Guyane, une épidémie de Zika a sévi en 2016 (environ 80 000 personnes ont consulté) pendant l’épidémie qui a atteint l’Amérique latine et la Caraïbe.11 Le paludisme, maladie parasitaire la plus répandue dans le monde, bien que majoritaire en Afrique, sévit également sur le continent sud-américain, où il est endémique dans la zone intertropicale, essentiellement dans le bassin amazonien qui représente plus de 90 % des infections.12 Si le risque est aujourd’hui faible dans les grandes villes, il demeure bien réel dans les zones rurales, et majeur dans toute la zone amazonienne.12 En Guyane, il est endémique au sein de la communauté des chercheurs d'or qui travaillent dans l'illégalité.13 En 2021, l’OMS a lancé l’initiative E-2025 dans le but de soutenir 25 pays et territoires identifiés comme étant en mesure d’éliminer le paludisme d’ici 2025.14 Les données de 2022 montrent que Belize est le seul pays de la région Amérique-Caraïbes ayant rapporté une nouvelle fois aucuns cas de paludisme. Parmi les pays ayant noté une baisse des nombres de cas, on peut citer le Mexique (32 %), la République Dominicaine (65,6 %) et le Suriname

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